Mali–Guinée : Une fraternité renouvelée et un partenariat stratégique consolidé
La phrase historique de l’ancien Président guinéen Ahmed Sékou Touré — « Le Mali et la Guinée sont deux poumons d’un même corps » — n’a jamais perdu de sa force.
Plus qu’une métaphore, elle exprime une vérité profonde : ces deux nations sont unies par l’histoire, portées par la culture, liées par les peuples et guidées, depuis des décennies, par une vision commune de souveraineté et de solidarité panafricaine.
Bamada.net-La récente visite du Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maiga, à Conakry, suivie de son retour à Bamako hier soir, vient illustrer cette fraternité indéfectible. Une visite de haut niveau qui confirme que Maliens et Guinéens avancent désormais ensemble, non seulement par tradition, mais par conviction et par stratégie.
Une fraternité forgée dans l’histoire, ravivée par les dirigeants
Sékou Touré et Modibo Keïta faisaient partie de ces leaders visionnaires convaincus que les frontières coloniales n’avaient jamais reflété la réalité des peuples.
Leur lutte commune, marquée par le refus de la balkanisation et la promotion de l’unité africaine, a posé les bases d’une relation exceptionnelle, encore palpable aujourd’hui.
Cette relation, renforcée au fil du temps, ne s’est jamais démentie :
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populations imbriquées,
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liens culturels séculaires,
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échanges commerciaux permanents,
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coopération militaire et politique renforcée.
Et malgré une frontière longue de 858 km, héritée d’un découpage colonial flou et parfois incohérent, jamais les peuples n’ont cessé d’échanger, de circuler et de vivre comme un seul espace humain.
Une frontière coloniale, mais jamais une séparation réelle
La frontière entre le Mali et la Guinée, dessinée en 1899 sans véritable consultation et basée sur des approximations administratives, était au départ une simple limite interne au système colonial français.
Ce n’est qu’au moment des indépendances qu’elle devient frontière nationale.
Pourtant, loin d’être un mur, cette limite a progressivement été apprivoisée par les populations :
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les peuples du Manding, du Wassoulou et du Fouta ont continué d’y circuler librement,
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les marchés transfrontaliers ont prospéré,
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les solidarités familiales ont traversé la ligne sans y prêter attention.
En réalité, les Maliens et les Guinéens n’ont jamais considéré cette démarcation comme un obstacle.
Elle est restée ce qu’elle a toujours été : une frontière administrative, pas une séparation humaine.
La visite officielle du Premier ministre : une étape stratégique
Le déplacement du Général Abdoulaye Maiga à Conakry, accompagné d’une délégation ministérielle de premier plan, illustre l’importance accordée à la coopération entre Bamako et Conakry.
La délégation comprenait :
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le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Général Sadio Camara,
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le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou,
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la ministre des Transports et des Infrastructures, Dembele Madina Sissoko,
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et le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba.
Au cœur des discussions :
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l’interconnexion ferroviaire entre les deux pays,
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l’extension de corridors logistiques sécurisés pour les marchandises,
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la transhumance encadrée,
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et la coordination dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (CES).
Sécurité nationale : un message clair et sans ambiguïté
Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue guinéen, le Premier ministre malien a fermement rappelé l’évolution positive de la situation sécuritaire au Mali.
« En 2012, le Mali avait perdu plus de 70 % de son territoire. Aujourd’hui, grâce à nos FAMa et sous l’impulsion du Président Assimi Goïta, nous avons inversé la dynamique. Bamako n’a jamais été menacé et ne l’est pas ».
Il a également dénoncé la « guerre informationnelle » menée par certains médias étrangers, accusés de fabriquer des récits alarmistes sans fondement.
Selon lui, les perturbations logistiques — comme la crise du carburant — résultent d’un changement de stratégie des groupes terroristes désormais sous forte pression.
Mamadi Doumbouya : un leadership solide, fidèle à l’héritage panafricain
Le Premier ministre Maiga a été reçu en audience par le Président guinéen, le Général d’Armée Mamadi Doumbouya, un dirigeant reconnu pour son charisme, sa détermination et son attachement profond à la souveraineté de son pays.
Le Président Doumbouya a renouvelé sa disponibilité et celle de la Guinée à soutenir le Mali, affirmant une nouvelle fois que les deux nations partagent un destin solidaire.
Son engagement dans la coopération régionale, sa vision de sécurité collective et son patriotisme font de lui un acteur majeur de la stabilité de la région.
La délégation malienne regagne Bamako : un retour porteur d’espoir
La mission malienne a regagné Bamako hier soir, après 48 heures d’intenses échanges à Conakry.
À son arrivée, le Premier ministre a été accueilli par plusieurs membres du Gouvernement et les autorités du District de Bamako, signe de l’importance de cette visite.
Le Général Maiga rapportait un message du Président de la Transition, Assimi Goïta, destiné à son frère et allié, le Président Mamadi Doumbouya.
Un message de gratitude, mais aussi de détermination à continuer la marche vers :
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une coopération économique structurée,
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une sécurité concertée,
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et un avenir commun renforcé.
Mali–Guinée, une fraternité vivante et un avenir partagé
L’alliance entre le Mali et la Guinée dépasse la diplomatie.
Elle plonge ses racines dans l’histoire, s’exprime dans le présent et se projette dans l’avenir.
Aujourd’hui plus que jamais, la vision de Sékou Touré prend tout son sens :
« Le Mali et la Guinée sont deux poumons d’un même corps. »
Et à la lumière des derniers développements, ce corps respire mieux, plus fort, plus uni — grâce à des dirigeants déterminés, à des peuples fraternels et à une coopération désormais stratégique, assumée et irréversible.
Sékou Touré avait raison : Le Mali et la Guinée, deux peuples, un seul souffle
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Moussa Keita
Source: Bamada
