Croissance économique : Le FMI salue la solidité de la trajectoire du Mali

Pour 2026, il est attendu une croissance de 5,5% en rapport avec une reprise de la production aurifère et une amélioration progressive des conditions de sécurité. L’inflation, elle, devrait fléchir à 2,5%, largement conforme à la norme communautaire de 3%

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Madame Wenjie Chen, a mené (du 10 au 21 novembre) avec la partie malienne, une mission virtuelle dans le cadre de la première revue du programme de référence Staff monitoring program (SMP), conclu en avril 2025. Cette revue avait pour objectif d’évaluer les progrès accomplis par le Mali, notamment en termes de mise en œuvre des engagements convenus et de performances macroéconomiques.

Faut-il le rappeler, notre pays a subi des inondations en 2024 qui ont provoqué des dégâts importants. Le FMI, pour aider à faire face aux effets de ces inondations, a octroyé une Facilité de crédit rapide (FCR) d’un montant de 72 969 milliards de Fcfa. Cette Facilité a été combinée avec un programme de référence assorti d’engagements à mettre en œuvre par les autorités maliennes, sous forme de repères structurels ainsi que d’objectifs quantitatifs.

À l’issue de sa mission virtuelle, l’équipe du FMI a publié, lundi dernier, un communiqué de presse dans lequel elle salue les efforts de nos autorités, du fait de l’atteinte de ces repères et objectifs dont les délais étaient fixés au 30 septembre 2025. L’équipe souligne, avec satisfaction, l’utilisation transparente du décaissement effectué. Et indique, dans le même communiqué, qu’elle est parvenue à un accord préalable avec les autorités maliennes, sous réserve de l’approbation par la Direction générale du FMI.

Concernant les performances macroéconomiques, l’institution de Bretton Woods a pris en compte les défis auxquels le Mali est confronté, notamment les effets des inondations, les attaques terroristes ainsi que les crises du carburant et de l’électricité et le différend avec la société Barrick Gold. Ainsi, at-elle revu à la baisse ses perspectives en ce qui concerne notre pays, estimant que ces différentes crises ont impacté «négativement la croissance économique qui devrait atteindre à 4,1 % en 2025 et l’inflation s’établira à un niveau inférieur à 3%».

Pour 2026, toujours selon leur perception de la situation économique, le volume des activités enregistrerait une accélération de la croissance à 5,5% en rapport avec une reprise de la production aurifère et une progressive des conditions de sécurité. Quant à l’inflation, elle devrait fléchir à 2,5%, largement conforme à la norme communautaire de 3%.

Il est cependant important de signaler que ce communiqué de presse est un document du FMI, qui ne fournit que l’appréciation de son équipe. À ce titre, des écarts peuvent exister entre les chiffres qui sous-tendent cette appréciation et ceux qui reflètent l’opinion des autorités maliennes, orientées sur les données factuelles des services officiels. Ainsi, dans le cas d’espèce, «les autorités maliennes, sur la base des produits statistiques par les services techniques pour l’année 2025, ont réaffirmé leur projection initiale de croissance économique à 6,1%, en rapport avec le raffermissement du volume des activités dans l’ensemble des secteurs», informe une note du ministère de l’Économie et des Finances. 

Selon le document, le taux d’inflation ressortirait à +2,5% en 2025, en lien avec les mesures de soutien du gouvernement en faveur de la population et des acteurs économiques et une bonne campagne agricole. L’encours de la dette rapportée au PIB est projeté pour 2025 à 41,7%, ce qui traduit l’efficacité de la politique d’endettement du Mali. Pour 2026, les perspectives font état d’une croissance de 6,3%, du fait de l’embellie attendue dans l’ensemble des secteurs (et même des branches). 

Le taux d’inflation, pour sa part, est attendu à +2,0%, niveau conforme à la norme communautaire de l’Uemoa. Ces perspectives pourraient être revues à la hausse, en liaison essentiellement avec la fin du différend avec la société Barrick, qui se traduirait par une hausse des recettes intérieures mobilisées et une augmentation notable de la production d’or en 2026.

Il convient de souligner, par ailleurs, que pour la même période de la revue, la Commission de l’UEmoa, sur la base des indicateurs produits au titre de la surveillance multilatérale dans ses pays membres, a félicité le Mali au regard de ses performances macroéconomiques liées notamment au taux de croissance, au taux d’inflation, au déficit budgétaire et à l’encours de la dette rapportée au PIB.

Cette mission réussie du FMI, au-delà des chiffres, envoie un message clair aux Partenaires au développement, aux investisseurs et aux marchés : Le Mali tient le cap de la mise en œuvre satisfaisante des réformes, il honore ses engagements malgré les chocs, et renforce progressivement les fondements d’une croissance durable, portée par une meilleure gestion des finances publiques.

Synthèse

Issa DEMBELE

Source : L’Essor

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