L’histoire se répète toujours au Mali. Un procès similaire se tient à Bamako, trente-trois (33) ans après. Le procès de l’achat de l’avion présidentiel et de l’équipement militaire s’ouvre le 26 mai 2025 à la Cour d’appel de Bamako. C’est le bilan de tout un régime qui sera mis à rude épreuve par la Cour.
Celui du général Moussa Traoré ressemblait à un cadeau empoisonné d’Amadou Toumani Touré (ATT) à Alpha Oumar Konaré. C’est, en effet, quatre (04) jours avant l’investiture du chef de l’État, un procès qui le met devant le fait accompli.
Pour certains dirigeants politiques, l’objectif semble être de lui interdire toute velléité d’amnistier l’un des trente-trois (33) prévenus. La Cour d’assises était présidée par Mallé Diakité (paix à son âme). Sa détermination est évidente. Il fait défiler à la barre, chacun à son tour, les trente-trois (33) accusés. Trente un hommes (31) et deux (02) femmes. Ils sont tous poursuivis pour «assassinats, coups et blessures volontaires et complicité d’assassinats» pour lesquels risques de mort. Parmi eux, des ministres, mais également des anciens membres du bureau exécutif de l’ancien parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Ces hommes et ces femmes ont servi, parfois avec zèle, le général Moussa Traoré, qui a présidé aux destinées du Mali durant vingt-deux (22) ans (1968-1991), avant qu’un soulèvement populaire et un coup d’État militaire conduit par lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré l’emportent.
Incidents en séries. Attendu depuis plusieurs mois, le «procès du siècle» s’ouvre effectivement à Bamako avant d’être reporté. On assiste à un certain nombre d’incidents. Le laxisme des forces de l’ordre, chargées d’assurer la sérénité des séances et la sécurité des accusés et de leurs avocats, est suspect. Le portail du palais de la Culture, où se tient le procès est même défoncé. Des jets de pierres parviennent jusqu’aux portes de la salle d’audience. Colère des jeunes.
Au moment où Moussa Traoré affronte ses juges, ses enfants quittent Bamako pour Yamoussoukro par un vol d’Air Ivoire. On comprend, dans ces conditions, la colère des jeunes bamakois qui manifestent le 06 juin dans les rues, protestant contre le report sine die de ce procès, quarante-huit (48) heures après son ouverture précipitée.
Source : Inter de Bamako
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