L’or a récemment atteint un record historique à 3 500 dollars l’once (avant les chiffres de l’inflation américaine et les discussions USA-Chine). Cela offre une aubaine aux pays qui sont libres de disposer de leurs ressources, comme le Mali qui a enfin accès à son or et qui a commencé à produire ses propres lingots depuis peu.
L’or a récemment atteint un record historique à 3 500 dollars l’once (avant les chiffres de l’inflation américaine et les discussions USA-Chine). À ce rythme, les 6 000 dollars l’once n’est plus de l’ordre de l’impossible. Le précieux métal pourrait ainsi bientôt supplanter le dollar. Pourquoi notre pays, le Mali, ne profiterait-il pas de cette aubaine ? Avec la bonne gestion des richesses générées par l’or malien, le pays peut être présent dans le « Top mondial ». La part de l’or dans les réserves de change mondiales bondit de 24 % à 30 %. Au-delà de 6 000 dollars, le métal jaune deviendrait la principale réserve mondiale. Pour le moment, l’or s’impose dans les coffres-forts des banques centrales. La dynamique engagée par les banques centrales modifie profondément l’équilibre des réserves internationales. Longtemps incontesté, le dollar voit sa domination s’éroder progressivement, tandis que le métal jaune s’affirme comme « un actif de réserve stratégique ». En quelques mois seulement, la part de l’or dans les réserves mondiales est passée de 24 % à 30 % ; un seuil jamais atteint depuis la fin des accords de Bretton Woods.
D’ailleurs, cette réallocation des actifs ne concerne pas uniquement les pays traditionnellement hostiles au dollar. Même certaines économies occidentales renforcent discrètement leurs stocks de lingots, dans un climat de fragmentation monétaire croissante et de méfiance vis-à-vis du système financier américain.
Ainsi, dans une note confidentielle relayée par plusieurs analystes, la Deutsche Bank a récemment modélisé le point de croisement entre l’or et le dollar comme principaux actifs de réserve. Ce seuil technique a été identifié à 5 800 dollars l’once. À ce niveau de valorisation, l’or et le dollar représenteraient chacun environ 36 % des réserves mondiales. Précisément, cette projection n’a rien de spéculatif. Elle repose plutôt sur les données agrégées des bilans de banques centrales et sur les tendances structurelles d’achat d’or observées depuis 2022. Le cap des 6 000 dollars l’once apparaît dès lors comme une barrière psychologique susceptible d’être franchie, dans un horizon monétaire instable.
Au même moment, la part du dollar dans les réserves de change mondiales poursuit son repli, glissant désormais vers 40 %. Cette baisse, amorcée depuis plusieurs années, s’accélère sous l’effet de sanctions économiques, de tensions géopolitiques et d’une politique monétaire américaine jugée instable par de nombreux gouvernements. Si ce seuil des 40 % marque une rupture symbolique, c’est parce qu’il renvoie à une perte d’influence du billet vert dans la régulation des échanges mondiaux, au profit d’actifs non émis par une seule nation, au premier rang desquels l’or physique.
Ce scénario, autrefois jugé marginal, devient aujourd’hui parfaitement crédible. L’attrait pour l’or physique comme garantie de souveraineté (combiné au désengagement progressif vis-à-vis du dollar) produit un effet mécanique sur la composition des réserves mondiales. Les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud), les grandes nations asiatiques et plusieurs États producteurs d’énergie accélèrent leur dédollarisation (un processus de substitution du dollar américain comme monnaie utilisée pour le commerce du pétrole et/ou d’autres matières premières, l’achat de dollars américains pour les réserves, les accords commerciaux bilatéraux et les actifs libellés en dollars).
Par exemple, si le cours de l’or devait s’installer durablement au-delà des 5 800 dollars, les conséquences sur les marchés financiers, les devises et le commerce mondial pourraient être considérables. Dans ce contexte, les anticipations de la Deutsche Bank ne relèvent plus d’une extrapolation, mais bien d’un scénario central pour la décennie 2025-2035.
Macky Cissé
Consultant indépendant
Source : Le Malien
