La danse du scalp organisée par la France, animée par des tambourineurs délurés et une horde de nervis suicidaires, est en train de virer au psychodrame pour les apatrides et les ennemis du Mali, par la faute d’une Armée intraitable, soutenue par tout un peuple.
En disant non à la France qui fait et défait les présidents dans son pré-carré, en reprenant aux groupes rebelles l’enclave de Kidal au grand dam de l’Algérie, en appliquant la réciprocité aux USA, en interdisant la transhumance du bétail mauritanien vers le Mali, Assimi Goïta honore son rendez-vous avec l’histoire, rend justice au peuple malien qui retrouve sa fierté et sa dignité. Bon sang, ne saurait mentir !
De la racine à la feuille, la sève vivifiante continue de monter
Le président Modibo Kéita était un homme respecté en Afrique et dans le reste du monde, parce qu’il incarnait un idéal et une philosophie politique entièrement dédiés à la souveraineté du Mali et de l’Afrique. Depuis sa chute en 1968, il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir d’Assimi Goïta, pour voir s’affirmer une volonté ferme de souveraineté, inscrite dans la Constitution (article 34) et mise en œuvre au quotidien par le Gouvernement. Toutefois, à la différence de Modibo Kéita, Assimi est un pur pragmatique qui sait que la plupart de ses devanciers ont failli et laissé la jeunesse sans réelle perspective. En dépit de cela, il a réussi à obtenir l’adhésion à son projet, de l’immense majorité des maliens dont la résilience est en train de briser toutes les manœuvres de déstabilisation. En effet, si Modibo a tardé à apporter une réponse à la frustration de son armée devant les privilèges accordés à la Milice Populaire, Assimi est doté d’une grande capacité d’anticipation qui lui donne toujours une longueur d’avance sur le cours des évènements. La France, en bloquant l’offensive de l’armée malienne aux portes de Kidal, va dévoiler son vrai visage, permettre aux Maliens de comprendre qu’elle ne faisait que du dilatoire avant d’atteindre son objectif qui était la partition du pays. Dans ces conditions, quand le régime d’IBK vacille en 2020 sous la pression de la rue, de jeunes officiers militaires bien avertis entrent aussitôt en scène, contrariant le plan de succession prévu par la France mais aussi par certains politiciens maliens. Dès lors, tous les réseaux de la France – Afrique sont activés pour faire plier la jeune élite militaire. C’est la première fois qu’une ancienne colonie française parvient à tenir tête au système, faisant même des émules dans la sous-région. Le Mali renoue certes avec les idéaux de Modibo mais, le Malien d’aujourd’hui sera-t-il à la hauteur du Soudanais d’hier ?
Quand la France offre le pouvoir, c’est toujours contre la loyauté du bénéficiaire
Qui accepte de diner avec le diable, doit s’assurer de ne pas figurer au menu car, lorsque la France offre le pouvoir, c’est toujours contre la loyauté du receveur. Dans cette logique, De Gaule a combattu Modibo jusqu’à sa chute. Mitterrand a aidé le mouvement démocratique à renverser Moussa Traoré. Chirac va obliger Alpha Oumar Konaré à brader le patrimoine national. Amadou Toumani Touré sera déstabilisé par Sarkhozi qui lui reprochait son soutien à Kadhafi et son refus de signer l’accord de réadmission. Quant à Ibrahim Boubacar Kéita, il sera trahi par François Hollande que les maliens un temps avaient pris pour un bienfaiteur, avant que Macron achève le régime. Depuis Modibo Kéita, le Mali est sevré de dirigeants politiques privilégiant les intérêts supérieurs du pays. Dans ce domaine, il faut reconnaître que Moussa Traoré a fait mieux que les présidents de l’ère démocratique qui ont hypothéqué la souveraineté du Mali en démantelant l’arsenal de défense, en encourageant la dépravation des mœurs sociales et la prise en otage du pouvoir d’Etat par une oligarchie kleptocrate. Sous leur règne, le pays a fini par être placé sous tutelle internationale, au point de faire regretter le règne de Moussa Traoré. Tirant les leçons de ce passé peu glorieux, Assimi Goïta a refusé toute relation compromettante avec la France, les leaders religieux et les partis politiques, dont les influences malsaines auraient pu altérer l’engagement du pays dans la refondation du système. C’est pourquoi, les maliens préfèrent son efficacité et sa poigne à la bouffonnerie politique qu’on leur sert depuis des années. Sous le leadership d’Assimi, le Mali est devenu militairement et diplomatiquement une référence en Afrique, une école pour les dirigeants politiques encore sous anesthésie, qui aspirent à s’émanciper du paralysant giron français.
L’Occident Collectif, en perte de vitesse face à la montée du Sud Global, est prêt à tout pour protéger ses intérêts et discréditer l’Islam. C’est pourquoi, il se sert de l’islamisme, une doctrine fondée sur la violence et le terrorisme, pour que le chaos créé et entretenu par les islamistes lui permette de caricaturer l’Islam, tout en faisant main basse sur les ressources. Comme on ne respecte que les pays qui se donnent les moyens de rester débout, la place de chacun sur l’échiquier est déterminée par le rapport de force. L’Alliance des Etats du Sahel, avec sa diplomatie, ses forces armées unifiées et sa Banque d’investissement, en est l’illustration parfaite.
Mahamadou Camara
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Source : Ciwara Info
